Une Souffrance Psychologique

 

Dans la grande majorité des cas d’addiction, la souffrance est psychologique. En effet, même si certains produits entraînent une dépendance physique (tels que l’alcool, le tabac, les opiacés) qui disparaîtra rapidement lors du sevrage (ex : environ 3 semaines pour le tabac), elle est toujours accompagnée d’une dépendance psychologique. Celle-ci est largement plus difficile à combattre car elle s’inscrit dans nos habitudes de vie de manière progressive et insidieuse. On finit ainsi par perdre le contrôle de sa consommation/de son comportement et par se dire « je sais que… mais c’est plus fort que moi ! »

Je vais donc évoquer ici la dépendance psychologique, tant pour les produits que pour les comportements addictifs, et proposer des pistes de solutions à explorer.

1° Réfléchir à son parcours addictif

Depuis quand ? Avec qui ? A quelle fréquence ? A quel niveau de régularité ?
Cela répond à quel besoin : calmer des angoisses, stimulation intellectuelle, désinhibiteur, plaisir gustatif, se faire intégrer à un groupe, etc. ?
Qu’est-ce que je perds si j’arrête de consommer ? Qu’est-ce qui est plus facile grâce à ça ?

2° Identifier les contextes de consommation actuels

Quels sont les moments qui m’apportent un réel plaisir ? Comment est-ce que je ressens ce plaisir ?
Quels sont les moments où ma consommation/mon comportement fait suite à une impulsion sans être suivi de plaisir ?
Quels sont les contextes où cela est le moins plaisant ??

3° Accepter ses émotions et apprendre à les gérer autrement

Comment s’inscrit ma consommation/mon comportement lors d’apparition d’émotions ? Est-ce que cela m’aide lors de colères, de tristesse, de moments de peurs, de joie ? Si oui, il s’agit de trouver de nouveaux moyens pour gérer toutes ces émotions et surtout les accepter !

Par exemple : Je suis angoissé à l’idée de me rendre sur mon lieu de travail. L’ambiance y est très tendue et je n’ai pas répondu aux objectifs fixés par ma hiérarchie. Habituellement, j’ai l’habitude de boire une bière pour m’aider à surmonter cette matinée. Aujourd’hui, j’ai décidé de ne pas avoir recours à cette solution et d’en essayer une autre. Ayant appris à me relaxer, je prévois 15 minutes pour faire des exercices de respiration qui auront le même effet détendant de l’alcool mais qui me laisseront ma capacité d’adaptation intacte pour travailler et être le plus efficace possible.

Cette étape est de loin la plus longue et la plus difficile et demande le plus souvent une aide extérieure (professionnels, lectures, proches) pour être soutenu et aiguillé.

4° Supprimer les consommations n’apportant pas de plaisir

Si l’abstinence n’est pas possible ou pas désirée, faire évoluer à la baisse sa consommation/son comportement est une chose importante. En fonction des contextes de consommation identifiés précédemment, vous pouvez commencer par supprimer les moments de consommation les moins plaisants. Ainsi, vous conserverez les moments de consommation qui vous apportent le plus de plaisir.

5° Développer d’autres sources de plaisir

Soyez créatifs ! Prenez un temps pour réfléchir à ce que vous aimez faire, voir, sentir, toucher… Peut-être avez-vous laissé de côté certaines sources de plaisir que vous pouvez aujourd’hui développer. Les plaisirs les plus simples sont souvent oubliés (ex : manger un aliment favori, être au contact de la nature, voir/appeler un proche…) alors n’hésitez pas à en trouver pour tous les jours !

L’objectif n’est donc pas forcément l’abstinence (cela dépend de vos besoins et de votre addiction) mais bien de diminuer la force du lien de dépendance entre vous et votre produit.